Cette annonce a certainement surpris beaucoup de monde, surtout compte tenu du fait qu'en 2018, la Suède a atteint un statut sans fumée en approuvant l'utilisation d'un autre produit alternatif à la nicotine.

Un graphique publié en mai 2017 par l'UE dans le cadre d'une enquête sur les comportements tabagiques au sein de l'Union classait la Bulgarie, la Grèce et la France comme les pays présentant les taux de tabagisme les plus élevés, avec respectivement 361, 351 et 331 fumeurs pour 100 000 habitants. En bas de ce classement figuraient les Pays-Bas, le Danemark et… le Royaume-Uni, tous à 16%, et enfin, la Suède, à un impressionnant 5%.

Défaire son succès ?

La Suède est connue pour avoir atteint ce statut en adoptant une stratégie de réduction des risques en faveur d'une position répressive. Elle l'a fait en approuvant l'utilisation du snus pour le sevrage tabagique.

Le snus est un sachet de tabac en poudre humide que l'on place sous la lèvre supérieure pendant une période prolongée. Dans toute l'UE, ce produit n'est légal qu'en Suède, où il est considéré comme un outil efficace de réduction des risques. Il est cependant également largement consommé au Danemark et en Norvège. De fait, le snus a non seulement permis à la Suède d'afficher les taux de tabagisme les plus bas d'Europe, mais surtout de constater que… taux les plus faibles de cancer du poumon à travers le continent.

Un pas en arrière

Évoquant le projet d'interdiction des arômes, Michael Landl, directeur de l'Alliance mondiale des vapoteurs (WVA), a déclaré que si cette mesure entrait en vigueur, les 150 000 anciens fumeurs suédois qui vapotent désormais pourraient… être forcé de revenir en arrière “ Interdire les arômes pourrait contraindre des milliers d’anciens fumeurs en Suède à reprendre cette habitude. Des études montrent que les vapoteurs ont plus de deux fois plus de chances d’arrêter de fumer grâce aux arômes. Si ces derniers sont interdits, 150 000 vapoteurs – soit la quasi-totalité de la population d’Uppsala – perdraient leurs arômes et pourraient retourner à la cigarette. Ce serait un revers majeur dans la lutte contre le tabagisme et les maladies qui y sont liées. ”

“ Il est inquiétant qu’un pays comme la Suède, réputé pour son pragmatisme, adopte une approche aussi répressive face au vapotage. Les politiciens ont perdu tout bon sens, et ce sont les vapoteurs et les fumeurs qui en pâtiront. ”.

Un communiqué de presse de Landl explique que le gouvernement suédois entend imposer une réglementation plus stricte aux produits nicotiniques alternatifs, notamment les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine. Ces modifications devraient entrer en vigueur le 1er août 2022, mais certaines dispositions s'appliqueraient dès le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024, respectivement, afin de laisser aux acteurs du secteur le temps de s'adapter aux nouvelles exigences.

Initialement publié ici.