Le dernier Eurobaromètre 2024* révèle un échec retentissant de l'approche de l'UE pour atteindre son objectif d'un taux de tabagisme de 51 000 fumeurs pour 4 000 personnes d'ici 2040. Au rythme actuel, ce taux ne passera sous la barre des 51 000 fumeurs pour 4 000 personnes qu'en 2100, soit 60 ans après l'échéance. Ce retard considérable souligne l'urgence de réévaluer les politiques et les approches actuelles. Depuis 2021, le taux de tabagisme dans l'UE n'a diminué que de 251 000 fumeurs pour 4 000 personnes à 241 000 fumeurs pour 4 000 personnes.
Interdiction des arômes : une politique malavisée
La semaine dernière, de nombreux ministres de la Santé de l'UE ont soutenu l'interdiction des arômes sur les produits nicotiniques moins nocifs, tels que les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine. Cette décision compromet la santé publique et ignore les avis de plus de 100 % des personnes concernées. 62 000 citoyens ont signé une pétition S'y opposant, le Danemark, la Slovénie, l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, qui ont déjà mis en œuvre des interdictions d'arômes, ont constaté des conséquences catastrophiques et ont néanmoins fait pression le plus fortement en faveur d'une interdiction des arômes à l'échelle de l'UE. Par exemple taux de tabagisme depuis 2021:
- Lettonie: Le taux de tabagisme a augmenté de 3,13%.
- Lituanie: Le taux de tabagisme a augmenté de 3,57%.
- Estonie: Le taux de tabagisme a augmenté de 38,89% !
L'Estonie a mis en œuvre son interdiction des arômes en 2019, suivie par la Lituanie en 2022, et en subit déjà les conséquences les plus graves. Ces exemples laissent présager que d'autres pays de l'UE pourraient connaître des tendances négatives similaires. Notamment, l'Estonie (9%) et la Lituanie (8%) affichent actuellement les taux de vapotage les plus élevés d'Europe, ce qui témoigne d'un marché noir florissant pour les produits aromatisés.

Marché noir et comportement du consommateur : Selon un Enquête de la Fondation Tholos, Au Danemark, 931 000 vapoteurs trouvent facilement des arômes interdits, ce qui alimente un marché noir florissant. De plus, 801 000 vapoteurs utilisent ces produits pour des raisons de santé. Si une interdiction des arômes est mise en œuvre, de nombreux vapoteurs pourraient retourner au tabagisme. Ce serait assurément une victoire pour la santé publique. Au Québec, six mois après l’entrée en vigueur d’une interdiction des arômes, 36% des premiers vapoteurs sont retournés au tabagisme..

L'opinion publique sur les interdictions d'arômes : L'Europe est divisée sur cette question : selon l'Eurobaromètre, 511 % des Européens sont favorables à l'interdiction des arômes, tandis que 491 % s'y opposent. Mais ceux qui sont les plus touchés – les consommateurs de nicotine – ont un avis différent. La consultation publique de la Commission européenne sur la future réglementation du tabac et de la nicotine a révélé que… La majorité est favorable à la réduction des risques produits, y compris les arômes. Seuls 5% estiment que l'interdiction des arômes dans le tabac et les produits connexes réduit considérablement les risques pour la santé.
Utilisation et préférences
- Produits du tabac chaufféUtilisé par 2% d'Européens.
- vapotage: 3% des Européens vapotent.
- Sachets de nicotine: Testé par 4% d'Européens.
- Fumeur: 24% des citoyens de l'UE fument encore des cigarettes.
- Préférences en matière de vapotage: 77% utilisent des systèmes ouverts, 40% utilisent des systèmes à pods et 41% utilisent des vapes jetables.
- Arômes utilisés: 38% utilise un arôme de tabac, 31% utilise du menthol ou de la menthe, et 68% utilise des arômes de fruits ou de bonbons.
- Tabagisme à long terme: 63% des fumeurs fument depuis plus de 20 ans, mais ceux qui fument depuis dix ans ou moins sont plus susceptibles d'avoir essayé le vapotage ou le tabac chauffé.
Il est clair que le principal défi sanitaire dans l'UE est la réduction du tabagisme, responsable de 700 000 décès chaque année. Pourtant, la plupart des débats sur la réglementation future se concentrent sur la limitation de l'accès et du coût des alternatives nicotiniques moins nocives. Si les décideurs européens souhaitent réellement améliorer la santé publique, ils doivent mettre fin à la panique morale autour des produits qui aident les fumeurs à arrêter et qui ne présentent qu'un risque bien moindre que celui du tabagisme. Prioriser la réduction des risques et faciliter l'accès à des alternatives plus sûres est essentiel dans la lutte contre les maladies liées au tabagisme.
Raisons de vapoter
- Arrêter ou réduire le tabagisme: 36%
- Santé28% estime que le vapotage est moins nocif que le tabagisme.
- Coût20% utilise le vapotage car c'est moins cher que de fumer.
- Attrait ou attrait perçu: 12%
- 92% des Européens ne trouvent pas ces produits attrayants.
Il faut en finir avec le mythe tenace selon lequel les vapoteurs seraient manipulés par le marketing pour vapoter ou consommer des produits similaires, surtout au vu des résultats de l'enquête de la Commission européenne. 921 % des Européens ne trouvent pas ces produits attrayants. La plupart des gens se tournent vers la cigarette électronique pour des raisons de santé ou pour faire des économies. Limiter les arômes ou les produits et augmenter les prix par le biais des taxes supprime ces incitations. Les propositions actuelles perpétueraient inutilement les maladies liées au tabagisme, compromettant ainsi l'objectif même de réduction du tabagisme et d'amélioration de la santé publique.
Le succès de la Suède
- Consommation de snus: 26% de personnes consomment du snus.
- Sachets de nicotine20% les ont essayés.
- RésultatLe taux de tabagisme en Suède est trois fois inférieur à la moyenne de l'UE.
L'approche suédoise en matière de consommation de nicotine constitue un argument convaincant en faveur de la réduction des risques. Avec 261 000 personnes consommant du snus et 201 000 ayant essayé les sachets de nicotine, la Suède affiche le taux de tabagisme le plus bas de l'UE. Elle est notamment le seul pays en voie d'atteindre l'objectif de l'UE d'un monde sans tabac, à savoir réduire le taux de tabagisme à 51 000 personnes. Au cours de la dernière décennie, le taux de tabagisme en Suède a diminué de 55 000 personnes, entraînant des bénéfices considérables pour la santé publique. Le nombre de décès liés au tabagisme en Suède est inférieur de 22 000 personnes à la moyenne de l'UE, l'incidence du cancer est inférieure de 41 000 personnes et le nombre total de décès par cancer est inférieur de 38 000 personnes. Ces statistiques soulignent que ce n'est pas seulement la présence de nicotine, mais aussi son mode de consommation, qui importe pour la santé publique. La réussite de la Suède met en évidence l'importance de soutenir des alternatives à la nicotine plus sûres afin de réduire le tabagisme et d'améliorer la santé publique en Europe.
Sevrage tabagique
- Efficacité: Le vapotage a été essayé 2,5 fois plus souvent pour arrêter de fumer que la thérapie de remplacement de la nicotine (TRN) traditionnelle.
- Données démographiques des utilisateursSeuls 31 % des utilisateurs de nicotine ont commencé par vapoter. La grande majorité a débuté par la cigarette traditionnelle.
- Perception publiqueSeulement 12% pensent que le vapotage peut aider les fumeurs à arrêter. Cependant, 44% des vapoteurs déclarent que le vapotage les a aidés à arrêter ou à réduire leur consommation de tabac.
Malgré les idées reçues, le vapotage et les autres produits nicotiniques alternatifs jouent un rôle crucial dans le sevrage tabagique. Si seulement 31 % des utilisateurs de nicotine ont commencé par le vapotage (la plupart ayant débuté par la cigarette traditionnelle), ces alternatives sont essentielles pour ceux qui souhaitent arrêter de fumer. Malheureusement, seulement 12 % des fumeurs pensent que le vapotage peut les aider à arrêter. Pourtant, en réalité, 44 % des vapoteurs déclarent que le vapotage les a aidés à arrêter ou à réduire leur consommation de tabac.
À l'inverse, la consultation publique de la Commission européenne révèle un optimisme accru parmi les citoyens européens. Interrogés sur le potentiel des produits alternatifs pour aider les fumeurs à arrêter, une large majorité s'est déclarée favorable (771 personnes interrogées sur 4 points). Seule une petite minorité (91 personnes interrogées sur 4 points) s'est dite en désaccord ou fortement en désaccord avec cette affirmation. Ces perspectives contrastées soulignent la nécessité d'une meilleure information et d'une sensibilisation accrue aux avantages des produits de réduction des risques dans la lutte contre les maladies liées au tabagisme.

Ces résultats soulignent l'urgence pour l'UE de revoir son approche du vapotage et de la réduction des risques. Les politiques devraient privilégier l'accompagnement des fumeurs vers des alternatives moins nocives plutôt que d'imposer des interdictions restrictives qui les incitent à reprendre le tabac ou à se tourner vers le marché noir. L'adoption de stratégies de réduction des risques, comme celles mises en œuvre en Suède et au Royaume-Uni, pourrait accélérer considérablement les progrès vers l'objectif d'un monde sans tabac fixé par l'UE.
*Participation à l'enquête L'enquête Eurobaromètre a recueilli 26 358 réponses provenant de divers groupes sociaux et démographiques, offrant un aperçu complet de l'opinion publique et des comportements dans l'ensemble de l'UE.
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