Écrit par Joseph Magero
Au Kenya, des défenseurs de la santé publique écrivent au ministère de la Santé pour souligner leurs inquiétudes quant au caractère trompeur des avertissements sanitaires graphiques proposés pour les substituts nicotiniques, qui, selon eux, dissuaderont les fumeurs de passer à des produits potentiellement salvateurs.
Au Kenya, de nombreux avertissements ont été proposés concernant les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine sans tabac. Ces avertissements affirment de manière trompeuse que ces produits ne constituent pas une alternative sûre à la cigarette et provoquent le cancer de la bouche.“
D'autres avertissements proposés pour les cigarettes électroniques indiquent : “ Attention, l'usage du tabac tue ”.” Bien que les cigarettes électroniques ne contiennent pas de tabac, ces avertissements sont accompagnés d'images excessivement grotesques qui ne reflètent pas fidèlement les risques liés à l'utilisation de ces produits.
La réglementation doit être factuelle et refléter les données scientifiques relatives au produit, dont les risques sont également scientifiquement établis. Les produits nicotiniques sans fumée et sans tabac ne devraient pas comporter d'avertissements sanitaires graphiques, car cela les placerait dans la même catégorie de risques que les cigarettes et les produits du tabac traditionnels.
Quelles sont les preuves que les produits nicotiniques sans tabac constituent une alternative plus sûre ?
Il est largement admis que ce sont les milliers de substances chimiques contenues dans la fumée du tabac qui rendent le tabagisme si dangereux.
Il n'y a pas de combustion dans les cigarettes électroniques et les sachets de nicotine oraux, ce qui signifie que les personnes qui passent complètement du tabac au vapotage ou aux sachets ont une exposition considérablement réduite aux toxines associées au cancer, aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux.
Les produits nicotiniques sans tabac ne sont pas totalement sans risque, mais ils le sont nettement moins nocif que le tabac. La nicotine est considérée depuis des décennies comme un outil efficace pour aider les fumeurs à arrêter de fumer et figure sur la liste des médicaments essentiels de l'Organisation mondiale de la santé sous forme de traitements de substitution nicotinique comme les patchs, les gommes et les sprays.
Que se passera-t-il si les propositions relatives aux avertissements sanitaires graphiques ne sont pas modifiées ?
On craint que les propositions actuelles visant à apposer des avertissements sanitaires graphiques sur les produits nicotiniques sans tabac n'induisent les fumeurs en erreur quant aux risques des alternatives à la nicotine et ne les dissuadent de changer de produit. Si cela se produit, l'occasion de sauver des vies de fumeurs sera perdue. Comme l'a expliqué l'Alliance mondiale des vapoteurs dans son rapport… une lettre ouverte Selon le ministère de la Santé, ces avertissements sanitaires graphiques menacent les efforts de sevrage tabagique déployés ces dernières années au Kenya, en décourageant les fumeurs de passer aux cigarettes électroniques et en faisant croire à ceux qui ont déjà changé que leurs efforts étaient vains et qu'ils peuvent retourner fumer des cigarettes traditionnelles aux mêmes risques.
Le Collège royal des médecins met en garde contre le fait de mettre sur le même plan, en termes de communication des risques, des alternatives plus sûres comme les patchs et les gommes à mâcher et les produits du tabac, en raison de leur rôle précieux en tant qu'outil de sevrage tabagique, ce que fait précisément le ministère de la Santé du Kenya dans ses propositions actuelles.